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PRÉAMBULE

DEFINITIONS…

Médicament (code de la Santé publique, art. ex L.511)

On entend par médicament toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'homme ou à l'animal en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques.
Notion d'indication thérapeutique. Ex : sucre en poudre. S’il y a une indication, il devient un médicament et la même réglementation s'applique (AMM, etc…). Règlement CEE 2377/90.

Résidus de médicament vétérinaire

Dans le domaine de l’alimentation, un résidu est une substance présente sur ou dans un produit alimentaire, suite à l’application de produits pesticides, biocides ou à l'utilisation de médicaments vétérinaires. (Source ANSES)

Limites maximales des résidus (LMR)

Les limites maximales de résidus permettent de définir des seuils acceptables, dans les denrées alimentaires issues d’animaux traités, de substances contenues dans les médicaments vétérinaires.

Temps d'attente

Temps s'écoulant entre la dernière administration à l'animal et le moment où les teneurs en résidus dans les tissus ou productions (lait, œuf, miel) sont inférieures (ou égales) aux LMR.

LIMITES MAXIMALES DE RESIDUS DANS LES ALIMENTS D’ORIGINE ANIMALE : LES DEUX TABLEAUX

Règlement 37/2010 de la commission du 22 décembre 2009 (https://www.anses.fr/fr/system/files/reglement%2037-2010-France.pdf)
Pour des raisons de clarté, le règlement 37/2010, modifie la classification précédente des substances pharmacologiquement actives (Règlement CEE n° 2377/90), qui contenait 4 Annexes en créant deux tableaux :
Le tableau 1 correspond aux substances autorisées (figurant auparavant dans les Annexes I, II, III) pour lesquelles soit une LMR est fixée, soit aucune LMR n’est requise (car le dossier démontre que le produit n'engendre aucun résidu présentant un risque pour le consommateur)
Le tableau 2 correspond aux substances interdites (figurant auparavant dans l’Annexe IV)
Dans les tableaux, chaque substance pharmacologiquement active est classée par ordre alphabétique, avec les indications suivantes : Résidu marqueur, Espèce animale, LMR, Denrées cibles, Autres dispositions et Classification thérapeutique.
Parmi les substances actives des médicaments disposant d’une AMM en France pour les abeilles (médicaments de lutte contre la varroose) il n’y a que pour l’amitraze qu’une LMR est requise : elle est de 200 µg/kg pour le miel.

Juillet 2016

 

MEDICAMENTS POUR LES ABEILLES

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Tous les médicaments pour les abeilles, ayant une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en France sont destinés à lutter contre le varroa.

Tous sont accessibles sans ordonnance, soit en pharmacie, soit chez un vétérinaire (pour les animaux auxquels il apporte régulièrement ses soins), soit auprès d’une OSAD qui détient un agrément pharmacie (à condition d’être adhérent et de s’engager à suivre le PSE).

Ils sont actuellement au nombre de 13 (liste de février 2024).

En France aucun médicament de lutte contre une autre maladie que la varroose n’est autorisé, et a fortiori aucun antibiotique.
NB : plusieurs médicaments autorisés par le passé (comme le Fumidil B pour la Nosémose ou le Périzin pour la varroose) n’ont plus d’AMM en France ce qui signifie qu’ils ne sont plus autorisés pour un usage en apiculture.

 

Par ailleurs la liste des médicaments de lutte contre le varroa s’étant considérablement étoffée les dernières années, il n’est plus envisageable pour un vétérinaire de prescrire des médicaments selon le principe de la cascade (médicaments n’ayant pas d’AMM pour les abeilles mais pour une autre espèce, ou médicaments n’ayant pas d’AMM en France mais dans un autre pays de l’UE, etc.).

(Mars 2019)


LUTTE CONTRE LA VARROOSE

1 - LES MEDICAMENTS AVEC AMM

Les médicaments ayant une AMM abeille en France (autorisés dans la lutte contre la varroose) sont :

 

Les informations techniques (composition, précautions d’emploi, posologie, mode d’administration, etc.) de chaque médicament sont contenues dans le RCP correspondant (résumé des caractéristiques du produit) qui est consultable et téléchargeable sur ce site, dans « Documents utiles »

2 - STRATEGIE DE LUTTE CONTRE LA VARROOSE

Il y a nécessité en matière de lutte anti-parasitaire de pratiquer une alternance, de changer de molécules dans l’utilisation des différents acaricides, soit sur une même année, soit sur un rythme annuel ou pluriannuel. Ne pas répéter l'erreur commise avec l'utilisation prolongée du fau fluvalinate (Apistan®). Les substances de la famille des pyréthrinoïdes (tau fluvalinate, fluméthrine) ne doivent d'ailleurs être utilisées que tous les 3 ou 4 ans. Il est utile de faire régulièrement des contrôles du niveau d'infestation, par exemple par observation de la mortalité naturelle de varroa (utilité des plateaux grillagés). Pendant la saison apicole, au-delà de 10 varroas/jour sur le lange glissé sur fond de la ruche, il faut traiter très rapidement (en absence de hausse). 
Une méthode de lutte en 2 phases, après la récolte, est conseillée :

  1. Traitement pour abaisser rapidement la pression du parasite,
  2. Puis traitement hors présence de couvain si nécessaire.

2.1 - Phase 1 : Traitement pour abaisser la pression du parasite

Il doit être réalisé le plus tôt possible après la dernière récolte d'été. Ce traitement a pour but d’abaisser le seuil d’infestation des colonies pour éviter qu’elles ne s’écroulent, et permettre à la colonie de produire les abeilles d'hiver dans de bonnes conditions.

Contrôle de la population de varroas résiduelle.

Il existe beaucoup de facteurs ayant une incidence sur l’efficacité d’un traitement. Même lorsque celui-ci est réalisé à l’aide de médicaments homologués et en respectant scrupuleusement les indications, il arrive que leur action ne soit pas suffisante et qu’il subsiste un nombre de varroas résiduels (non impactés par le traitement) trop important qui met en péril la survie de la colonie et le déroulement de la saison apicole suivante. Il importe donc, de vérifier, le niveau de parasitisme après la fin du traitement.
Si, à l’automne, le nombre de varroas décomptés (en chutes naturelles) sur un lange (placé sous un plancher grillagé pendant quelques jours) est en moyenne de plus de 0,5 à 1 par jour (= « contrôle varroa positif »), il faut prévoir d’appliquer un traitement hors couvain, dit « hivernal » (voir plus loin).

Il existe plusieurs protocoles de lutte possibles en mettant à profit les propriétés de chacune des spécialités disponibles autorisées, et en combinant cette lutte chimique avec des méthodes dites biotechniques, comme par exemple le retrait du couvain de mâles (à réaliser au printemps surtout).
Il peut arriver aussi qu’un traitement puisse s’avérer nécessaire, en dehors de la période définie plus haut (après la dernière récolte estivale) si l’infestation menace la survie de la colonie.

2.2- phase 2 : traitement en période hors couvain (si contrôle varroa positif

Si, après le traitement (post dernière récolte) le test de contrôle de l’infestation en varroa est positif, un autre traitement doit être appliqué en fin d'automne ou début d'hiver lorsque la quantité de couvain est nulle ou très faible. L’objectif est d’assurer un bon hivernage des colonies et de réduire la population d’acariens à un niveau le plus bas possible pour que la saison suivante elle n’atteigne pas un seuil dommageable avant le traitement de fin d’été.

La substance la plus appropriée pour ce traitement, en raison de sa grande efficacité en l’absence de couvain, est l’acide oxalique. Il existe plusieurs médicaments qui en contiennent et qui peuvent donc être utilisées à cette période (en dégouttement ou en sublimation suivant les spécialités) en respectant les précautions pour l’utilisateur (protection indispensable) et pour les abeilles.

 

NB : L’utilisation de médicaments provenant de l’étranger même s’ils ont une AMM dans leur pays, n’est pas autorisée en France. Une AMM nationale est obligatoire.

(Mars 2019)


LUTTE CONTRE LA NOSÉMOSE

Aucun médicament n’est légalement disponible en France pour lutter contre la Nosémose. Le Fumidil B ND, à base de fumagilline, n’est plus commercialisé depuis 2002 car son AMM a été suspendue faute de Limite Maximale de Résidu fixée au niveau européen.  En l’absence de traitement disponible, il est important de prendre des mesures préventives pour que la nosémose " maladie " ne se déclenche pas. Il faut intervenir sur les provisions et sur les conditions d’hivernage.

Les informations utiles à connaître sur la nosémose sont sur la Fiche pratique N°8 consultable et téléchargeable sur ce site : https://www.fnosad.com/fiches-pratiques/la_nosemose.pdf

La nosémose à Nosema apis est actuellement (janvier 2016) classée en danger sanitaire de catégorie 1 : en cas de suspicion vous devez avertir la DDPP de votre département pour qu’elle organise une visite de votre rucher.


LUTTE CONTRE l’ACARIOSE

Plus aucun produit n’a d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pour le traitement de l’acariose. Une partie des acaricides utilisés disposant d’une AMM, tels que Apistan ® ou Apivar ® par exemple, n’ont aucune action contre l’acariose. En effet, l’activité acaricide doit se faire au contact du parasite, dans les trachées de l’abeille. Le produit doit donc pénétrer dans le système respiratoire. C’est pourquoi, les acaricides de contact cités précédemment sont inefficaces. 

Parmi les médicaments avec AMM, seuls ceux qui ont une action par évaporation (ceux à base de thymol notamment) sont susceptibles d’agir contre l’acariose des trachées. Toutefois leur utilisation est peu compatible avec un traitement de printemps en raison des risques de contamination du miel par le thymol. En cas de suspicion de la maladie, faites appel à un acteur sanitaire ou envoyez (en chronopost et dans une boite cartonnée) un prélèvement d’une trentaine d’abeilles affaiblies ou mourantes à un laboratoire agréé pour la pathologie apicole.


LUTTE CONTRE LES LOQUES

L’usage des antibiotiques dans le traitement des loques européenne et américaine est strictement interdit. En effet, aucun antibiotique existant sur le marché n’a de LMR fixée dans les produits de la ruche. Pas même les antibiotiques employés en apiculture auparavant. Donc l’utilisation de ces  substances en apiculture est strictement interdite, à titre préventif comme curatif.

La dernière exception qui existait a été supprimée avec la publication, fin 2015, de la note de service DGAL/SDSPA/2015-1072, qui modifie la Note de service DGAL/SDSPA/N2005-8123 du 26/04/2005 « traitement des ruchers atteints de loque américaine et de loque européenne ». https://www.fnosad.com/documents-techniques/ns_2015_1072.pdf

Pour mémoire, un plan de contrôle des résidus avec un échantillonnage clairement défini est imposé à tous les états européens avec une obligation de publication des résultats. En France, l’ANSES de Sophia-Antipolis est en charge de la réalisation de ce plan pour le miel. Les limites de quantification des résidus d’antibiotiques dans le miel ont été fixés à 10 µg /kg pour la streptomycine et de 15 µg /kg pour les tétracyclines, valeur retenues comme limite maximale de résidus éventuellement tolérées en France. En 2002, 19 miels sur 113 analysés dans le cadre de ce plan de surveillance étaient contaminés aux tétracyclines, et 3 sur 108 aux sulfathiazol, avec des teneurs maximales en résidus de 2,152 mg de tétracyclines/kg de miel (0,611 mg en 2001) et 0,359 mg de sulfathiazole /kg de miel (6,127mg en 2001). D’où une inquiétude croissante quant à l’image de "produit naturel" du miel.

Conduite à tenir :

Voir dans les Fiches pratiques, la fiche N°7, La loque américaine, https://www.fnosad.com/fiches-pratiques/la_loque_americaine.pdf


RESEAU DE SURVEILLANCE DES TROUBLES DES ABEILLES

Le Ministre de l’Agriculture, des Affaires Rurales et de la Pêche a, par décision du 21 janvier 2003, demandé à ses services compétents que soit étendu à l’ensemble du territoire le réseau sanitaire de surveillance des troubles des abeilles (RSTA) initialement prévu sur cinq départements (note de service du 2 août 2002). Ce réseau de surveillance prend en compte aussi bien les troubles d’origine pathologique que ceux résultant de l’usage des produits phytosanitaires. Il associe les différentes compétences de terrain, dans le domaine des services de contrôle (DDPP/DRAAF- SRAL) ou dans le domaine professionnel.

Le texte en vigueur pour le fonctionnement du RSTA est la note de service parue en 2014 (NS 2014-899) dont l’objectif est de disposer d’un suivi précis et le plus exhaustif possible des mortalités massives aiguës et des maladies classées en danger sanitaire de première catégorie. Elle abroge la note de service 2012-8113, du 6 juin 2012.

La NS 2014-899 est consultable dans l’onglet « Documents utiles ». https://www.fnosad.com/documents-techniques/surveillance_mortalitees_massives_14_11_2014.pdf


Il est  du ressort de la FNOSAD par l’intermédiaire de ses associations adhérentes d’encourager les apiculteurs à signaler tout problème sur leurs colonies quelle que soit l’origine suspectée (maladie ou intoxication). C’est par la seule mobilisation de l’ensemble des apiculteurs, par leur action sur le terrain que nous arriverons à ce que la DGAl (Santé Animale + Protection des Végétaux) et les Services Vétérinaires fassent fonctionner ce réseau conformément aux engagements pris par le Ministère de l’Agriculture. Cette surveillance est organisée de la façon suivante :

Tout problème devra donc être déclaré à la DDPP, ainsi qu’à votre association sanitaire apicole et au technicien de l’ADA en cas d’adhésion à cette structure (premier niveau).
L’agent de la DDPP viendra visiter le rucher pour constater le ou les troubles. S’il ne peut se rendre sur place il pourra missionner un vétérinaire. En fonction des commémoratifs recueillis lors de la déclaration de l’apiculteur, et si les éléments laissent suspecter une intoxication, la visite pourra être effectuée conjointement avec le correspondant régional du SRAL, et tout acteur sanitaire ou représentant d’organisation apicole impliqué dans le réseau (deuxième niveau). Des prélèvements pour analyse seront alors effectués.

Faites nous part de toute difficulté rencontrée lors de vos déclarations de trouble. L’information doit être connue de l’autorité sanitaire afin qu’elle puisse améliorer le dispositif là il n'est pas suffisamment efficace. Les démarches à réaliser sont détaillées page suivante.


CONDUITE À TENIR

Page en construction (merci de votre compréhension)

1 - Constat d’un problème au rucher

Apprécier l’importance du problème au niveau du rucher, des colonies, des abeilles et des cadres. Inspecter la zone à proximité du rucher. Ne pas déplacer les ruches. En cas de soupçon d’intoxication, tentez d’obtenir des informations des agriculteurs proches.

2 - Déclaration à la DDPP du département où se trouve le rucher atteint

 

3 - Déclaration préliminaire aux assurances

Transmettre un résumé des observations dans les 3 jours afin qu’un expert soit mandaté au plus tôt.